dimanche 29 mars 2015

Petit guide d'achat des vins

La semaine dernière avait lieu, à Zürich, Expovina primavera, la grande foire des vins. C'est là où Francis et moi goûtons et commandons notre vin pour la prochaine année. Cela sonne très huppé, je vous l'accorde! Laissez-moi vous raconter cette nouvelle pratique d'achat des vins que nous avons intégrée dans notre vie ici.


Il est possible d'acheter, en Suisse, des bouteilles de vin à l'unité à l'épicerie, comme c'est le cas au Québec. Cependant, il n'y a pas de «Société des alcools.» Il y a plutôt des boutiques indépendantes, qui offrent une sélection de vins de divers pays ou bien d'un seul. Par exemple, on trouve, à Horgen, un importateur de vins italiens, avec qui on fait affaire depuis que nous sommes arrivés.



La première fois où nous sommes allés à la foire, des amis nous avaient offerts leurs billets et nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre. Nous avons choisi un exposant au hasard (l'importateur de vins italiens, justement) et nous avons parlé de choses et d'autres avec lui en dégustant ses vins. Nous avons arrêté notre choix sur une ou deux bouteilles et souhaitions alors procéder à l'achat. Nous croyions que nous allions repartir avec nos bouteilles sous le bras, mais nous faisions erreur. Le minimum de bouteilles étant de six, tout ce que nous avions à faire était de remplir le bon de commande avec notre nom et notre adresse, eux s'occupaient de livrer la marchandise et de nous envoyer la facture. Ah ha! Il facile de se monter une facture bien généreuse, si on laisse aller!

Je commande du blanc!
L'avantage de cette foire est qu'on peut prendre notre temps pour goûter, comparer et discuter avec les vendeurs. Ces derniers peuvent être des importateurs privés, des producteurs viticoles ou bien des représentants de leur vignoble. Tous sont passionnés par leur produits et cherchent réellement à cerner les goûts de leurs clients pour leur vendre un produit qui leur plaira vraiment. Dans notre cas, cela fonctionne: nous sommes devenus des clients fidèles de quelques vendeurs et vignerons chez qui nous retournons, année après année. Cela fait grand changement du préposé qui nous confirme que tel vin se marie bien aussi bien à un rôti de palette qu'à des crevettes!


L'autre avantage est que les sacs d'épicerie sont bien plus légers! Finalement, lors de soupers, nous n'avons pas à nous casser la tête. Il n'y a qu'à descendre qu'au sous-sol choisir une bouteille de bon vin qui saura nous plaire assurément!

Chin Chin!

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Cet article du Journal de Montréal nous en apprend davantage sur la qualité (ou la moindre qualité!) de certains vins vendus à la SAQ. Ouf.

Sur une note plus joyeuse, pour en savoir davantage sur les vins suisses, je vous invite à lire ce résumé tiré de l'émission «Bien dans son assiette» de la radio de Radio-Canada (merci, Joane!). Vous pouvez également écouter le reportage en suivant l'audio fil.

Zürich est tellement chic, le soir, après l'Expovina primavera!






mercredi 11 mars 2015

L'art du découpage


Peu de temps après mon arrivée en Suisse, j'ai observé, surtout près des coins touristiques, des images, en noir et blanc, de scènes typiques de la vie des montagnes. Leur symétrie, leur précision et leurs innombrables détails m'avaient fascinée. Puis un jour, j'ai acheté un écheveau de laine suisse dont l'étiquette arborait l'une de ces images. J'ai alors demandé à la vendeuse, tout aussi Suisse, quel était ce type d'image. En allemand, on dit «Scherenschnitte». En français, «papiers découpés».

Le point de départ, ou presque. Siidegarte est une petite entreprise que j'adore!


Un peu de pédago
L'art du papier découpé existe depuis plusieurs siècles et s'est répandu à travers *différentes cultures. En Europe, cette activité fut d'abord rencontrée au sein des familles bourgeoises, où elle était enseignée aux jeunes filles, au même titre que la broderie ou le piano. On la retrouvait également dans les couvents et les monastères, où les religieux ornaient les bords d'images saintes de dentelle, découpée au couteau (ces images portent le nom de canivet, provenant du nom du couteau qui était utilisé pour les réaliser). En Suisse, l'art du découpage a fait son chemin jusque dans les campagnes. Celui qui est considéré comme le père du découpage suisse se nomme Johann Jakob Hauswirth. Ses oeuvres représentent principalement la **montée à l'alpage. On y observe des défilés d'animaux, des arbres, des fleurs, des hommes, des femmes et des enfants.


Le découpage aujourd'hui
Le Musée national Suisse présente, à Zurich, et ce, jusqu'au 14 avril 2015, une exposition relatant l'histoire des papiers découpés en Suisse ainsi qu'une collection d'oeuvres d'artistes contemporains du découpage. L'exposition est divisée en thématiques, où les artistes à l'affiche étaient invités à produire une oeuvre d'après une pièce historique datant du XVIIIe, XIXe ou XXe siècle. Des installations supplémentaires viennent compléter l'exposition. Une d'entre elles place le visiteur devant une oeuvre grandeur nature qui impressionne par son ampleur et deux autres présentent une autre dimension des papiers découpés, soit celle du monde animé et digital. Pour terminer, ceux qui souhaitent découvrir le découpeur en eux peuvent s'attabler dans un coin du musée et laisser aller les ciseaux sur le papier prévu à cet effet.


Le découpage de papier se fait au ciseau ou bien au couteau (style X-acto)


Ma visite m'a tellement plu que j'y suis allée deux fois. Le travail de ces artistes est admirable, leur patience est d'or. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le sujet, je vous invite à consulter le site de l'Association suisse des Amis du découpage sur papier. Sous l'onglet «Liens», vous pouvez consulter le site Internet de plusieurs artistes, dont celui de Pia Odermatt (pour son tilleul, plus particulièrement), Catherine Schmidt (pour la présence des chats dans ses oeuvres), Bruno Weber (pour ses oeuvres originales, et l'utilisation du cercle qui donne un caractère presque «poreux» à ses tableaux) ou Camille Scherrer (pour la touche de modernisme qu'elle apporte à cet art), qui ont grandement retenu mon attention. J'ai également déniché une petite vidéo qui montre des artistes à l'oeuvre. Vous pouvez y accéder par ici.


Tranche de vie
Alors que je rédigeais ce billet, j'ai pris une petite pause pour faire un saut à l'épicerie, et je fus agréablement surprise de voir le tout dernier chocolat de Cailler, dont l'emballage affiche une montée à l'alpage bien sympathique.

Verdict: excellent! Il y a même un jeu qui va avec cette édition spéciale: https://www.ou-est-ruedi.ch/fr/


Découpage à très grande échelle
Parfois, même le train s'habille de son plus bel habit découpé:




* Les papiers découpés à travers les différentes cultures:
Au Mexique, on parle de «papel picado»
En Pologne, il s'agit de «Wycinanki»
Au Japon, les «kirie» sont les papiers découpés et les «kirigami» sont les papiers pliés et découpés
En Chine, (le pays d'où provient cette forme d'art), cela se nomme « Jiǎnzhǐ»


** La montée à l'alpage, ou «poya»
Dans certaines régions de Suisse, les vaches vont paître en altitude pendant l'été. Le fermier amène le troupeau à la queue leu leu à un pâturage de montagne et le ramène, à l'automne, lors de la désalpe. De grandes fêtes sont organisées dans certains villages lors de la désalpe. Je compte m'envoyer en reportage à un de ces événements un de ces quatre...